A chacun ses couleurs...

Publié le par noellisart

     Vert de peur, rouge de colère, ‘avoir les bleus’, rire jaune…comme vous pouvez le constater, notre quotidien est imprégné de couleurs jusque dans nos émotions. Les décorateurs, les fleuristes, les artistes et les designers de mode l’ont compris depuis longtemps…
 

    Il faut reconnaître que notre perception des couleurs est tout à fait personnelle. Un environnement calmant pour l’un peut s’avérer irritant pour l’autre. Une étude de Guéguen, datant de 2004, a montré qu’à température égale, une boisson servie dans un verre bleu avait été jugée plus rafraîchissante qu’une autre servie dans un verre de couleur rouge. Si l’influence des couleurs sur notre humeur demeure un sujet controversé, voici néanmoins quelques effets mentionnés dans plusieurs études sur la question.
 

    Commençons par les couleurs primaires. On prétend que le jaune – couleur du soleil et de l’or – s’apparente à la vivacité d’esprit et à la créativité mentale. Par conséquent, très appropriée pour une pièce où se déroulent des activités intellectuelles, ou encore pour la couleur du vêtement porté un jour d’examen. Le bleu, quant à lui, symboliserait l’harmonie, la communication douce, l’imagination et la sérénité. Certains chercheurs ont avancé que le bleu et ses nuances exerceraient un effet bienfaisant sur chacun des sens, calmerait la fièvre et les troubles nerveux. Le rouge, alors là…voici, nous dit-on, la couleur par excellence de la vie, de la volonté, de la puissance et de l’énergie. Certains soulignent que le rouge peut favoriser la colère et énerver, d’autres la considèrent comme un puissant stimulant de la concentration. Question de saturation de la couleur et de nuances?
 

    Pour en mentionner quelques autres : le rose évoquerait l’amitié, la jeunesse, et la tendresse; l’orange, plus modéré que le rouge, apporterait optimisme et joie. Le violet serait associé à la spiritualité ainsi qu’à l’équilibre intérieur. Le vert, couleur tranquille tout comme le bleu, serait celle du calme, de la fraîcheur et de la santé. Les tons de beige et de brun procureraient une impression de sécurité.

    Le langage des couleurs n'est cependant pas universel et change selon les cultures et même les époques. Par exemple, le blanc, qui représente la pureté dans tout l’Occident depuis la fin du 18e siècle est associé au deuil dans les pays asiatiques. De plus, dans certaines langues, plusieurs noms peuvent être donnés à une même couleur en fonction du contexte. Par exemple, les Inuits disposent de 17 mots pour désigner le blanc alors que les Islandais utilisent le même mot pour le vert et le bleu. Sans compter les multiples nuances propres aux différentes couleurs. Le rouge est-il carmin, vermillon, ou magenta? Le bleu est-il marine, outremer, cobalt ou cyan? Je viens d’apprendre que les tapissiers disposent, pour le rouge seulement, de 500 références de nuances distinctes. C’est tout dire.

     La plupart des sources sur la symbolique des couleurs ont tendance à mélanger allègrement les époques et les domaines géographiques, à mêler sans discernement ésotérisme et langage publicitaire actuel, à évoquer les impacts psychologiques sans les rattacher aux données historiques et culturelles. Aussi, si le sujet vous intéresse, la littérature foisonne d’ouvrages sérieux (et moins sérieux) sur l’interprétation des couleurs et l’influence qu’elles peuvent avoir sur nos états d’âme. Il vous faudra donc faire preuve de discernement face aux sources que vous consulterez et de vous reporter, si besoin est, aux ouvrages de spécialistes tel que Michel Pastoureau, dont les recherches sur l'histoire des couleurs font autorité. 

 

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